De la nécessité de brûler tous les espérantistes
Par Dominus Carnufex le 9 juin 2014, 01:00 - Lien permanent
En principe, vous avez tous déjà entendu parler de l'espéranto. Normalement, vous savez qu'il s'agit d'une langue construite — c'est à dire qui a été inventée telle quelle et n'est pas le fruit d'une évolution à partir d'une autre langue — et que c'est d'ailleurs la plus connue des langues construites. Si vous êtes curieux, vous aurez remarqué qu'il y avait des candidats pour la promotion de l'espéranto aux dernière élections européennes.
Parce que oui : au lieu de parler leur langue dans leur coin, comme tout amateur de klingon, de quenya ou de kotava qui se respecte, bon nombre de ces gugusses se sont mis en tête d'imposer leur immonde sabir comme langue de communication internationale, en particulier au sein des institutions européennes ou à l'ONU.
Fort heureusement, personne ne les a pris au sérieux. Mais ça ne va pas forcément durer éternellement : des gens aussi médiatiques que Jean-Luc Mélenchon ou Éva Joly (qui baissent durablement dans mon estime pour cette raison) apportent leur soutien à ces revendications.
Alors, allez-vous me demander, pourquoi êtes-vous si acerbe, Maître ? (Le premier qui me tutoie recevra la visite de Branko et Goran, mes deux mercenaires serbes. Les suivants aussi.)
Eh bien déjà, parce que l'espéranto, c'est moche. Mais vraiment. Vi kredas ke mi diras tion por ridi ? Les partisans de ce magma auditif prétendent que la langue a été conçue pour être très expressive et poétique. Je me gausse. Elle est froide, mécanique et dénuée d'âme. Voilà.
Plaît-il ? Des arguments rationnels ? Rhô ! Mince ! Vous m'en demandez beaucoup… Bon, c'est bien parce que c'est vous, hein !
Attends, tu voudrais pas parler un peu de l'espéranto ?
— Nan, paske, genre moi, j'y connais rien à cette bête-là… Allez, sois sympa !
— Goran, Branko ! Veuillez accompagner cet individu au fleuve le plus proche. Et n'oubliez pas ses chaussettes en ciment, il pourrait prendre froid !
Bon, l'espéranto…
Vous vous souvenez de la brève d'AwesomeCastor sur la programmation qui était philosophique ? Retournez la lire, parce qu'elle renferme un détail d'importance pour notre petite histoire.
Comme l'explique le sieur Castor, des gens très intelligents ont commencé au XVIe siècle à vouloir créer une forme de langage, qui ne serait la langue maternelle de personne et par conséquent mettrait tout le monde à égalité, fondée sur un système le plus logique possible, limitant ainsi les incompréhensions. Ce fut un échec cuisant du point de vue de la communication car, d'une part, l'être humain est trop illogique pour arriver à penser de manière strictement logique dans un délai raisonnable pour la communication ordinaire, d'autre part, l'humain est trop fourbe pour se satisfaire d'une langue sans ambiguïté.
Cependant, à partir du XIXe siècle, avec les débuts de la mondialisation, les tensions internationales que celle-ci a générées et les projets plus ou moins communistes d'unir les travailleurs de tous pays, disposer d'une lingua franca libérée du nationalisme est devenu plus qu'une utopie de philosophes, un véritable besoin.
Curieusement, la première langue universelle entièrement constituée dont on ait la trace fut créée dans un tout autre but. Dans le courant du XVIIIe siècle, des prêtres et médecins ont commencé à comprendre que les sourds n'étaient pas des imbéciles sous prétexte qu'il n'arrivaient pas à apprendre le langage articulé : des gens comme Thomas Braidwood ou Charles Michel de l'Épée ont découvert que les sourds-muets communiquaient entre eux par un langage gestuel très complexe et ont entrepris de le codifier et de s'en servir pour enseigner aux enfants sourds. Seulement, ces langues des signes n'étaient pas inter-compréhensibles d'un pays à l'autre — pour la petite histoire, l'américain des signes ressemble beaucoup au français des signes et s'avère incompréhensible pour un sourd de Grande-Bretagne — et vers 1827, François Sudre, un violoniste et professeur de musique français inventa le solrésol, une langue totalement artificielle qui n'utilise que des notes de musique et les possibilités d'allongement et d'accentuation que permet la musique. Il inventa en même temps une manière de représenter les sept notes de la gamme sous forme de signes de la main ou de couleurs, de manière à ce que les sourds et les aveugles puissent aussi s'en servir. Et cette langue étant entièrement artificielle, elle était utilisable internationalement.
Son invention eut un immense succès auprès des sourds-muets. Encore aujourd'hui, elle se montre très simple à apprendre, en particulier pour les illettrés, du fait qu'il n'y a que sept signes à connaître. Pour le reste du monde, en revanche, il était sans doute trop tôt. Le solrésol est ce qu'on appelle une langue a priori : elle n'imite pas le système ni surtout le vocabulaire d'une langue pré-existante. Toutes les langues de communication internationale ayant eu un certain succès par la suite furent des langues a posteriori — donc fondée en grande partie sur une ou des langues existantes — et il faudra attendre la naissance du kotava en 1978 pour qu'une langue auxiliaire a priori parvienne à percer.

Revenons au XIXe siècle. À partir des années 1860, l'idée se met à germer de créer une langue de communication dont l'apprentissage comme deuxième voire troisième langue serait facilité par deux moyens : le vocabulaire serait largement constitué de celui des principales langues européennes du temps — français, allemand et, dans une moindre mesure, anglais et russe — sous une forme plus ou moins adaptée et la grammaire, en particulier la morphologie, serait réduite au strict minimum.
En 1868, le linguiste français Jean Pirro publie universalglot. On y retrouve tout ce qui caractérisera les langues auxiliaires créées par la suite : le vocabulaire est très français, tout en essayant de régulariser la dérivation, la grammaire repose presque entièrement sur la syntaxe et l'invariabilité devient la règle, l'anglais sert de supplément là où le français n'est pas assez univoque. Voici un exemple d'universalglot : « I grate vos pro el servnes ke vos habe donated ad me. Kred, men senior, ke in un simli fal vos pote konten up me. Adcept el adsekurantnes de men kordli amiknes. ».
En Allemagne, un projet similaire naît en 1879 sous la plume de Johann Martin Schleyer : le volapük. Beaucoup plus agglutinant que l'universalglot et plus fondé sur du vocabulaire germanique, cette langue réunit plus de cent mille adeptes en quelques années. Mais le succès ne fut que de courte durée : vers 1920, la langue a quasiment disparu et de nos jours, on estime qu'il ne reste qu'une vingtaine de locuteurs. Elle souffrait en effet de trois défauts majeurs.
Tout d'abord, la grammaire restait trop complexe aux yeux des gens de l'époque : quatre cas, un système verbal complexe utilisant des circumfixes et, surtout, si le vocabulaire était a posteriori, l'essentiel des affixes dérivationnels et des petits mots type pronoms personnels était a priori.
Ensuite, le vocabulaire emprunté était lourdement transformé pour cadrer avec des racines triphonémiques, le rendant méconnaissable. Prenons un exemple. « Ven lärnoy püki votik, vödastok plösenon fikulis. Mutoy ai dönu sukön vödis nesevädik, e seko nited paperon. ». Püki vient de speak, votik de other, vöd de word, fikulis de difficulties, sukön de suchen, paperon de perdre. Oui, le lien est difficile à voir. Ce qui au final en fait une langue présentant les mêmes difficultés qu'une langue a priori sans en offrir les avantages.
Enfin, Schleyer s'est avéré quelqu'un d'assez tyrannique, qui refusait qu'on modifiât la langue pour la rendre plus efficace. Cela passait d'autant moins bien auprès de ses adeptes que lui-même maîtrisait fort mal la langue. De nombreux projets dissidents se formèrent et disparurent tout aussi vite. Et la plupart des locuteurs finit par se tourner vers un nouveau venu, que nous connaissons bien…
Ludwik Lejzer Zamenhof est en 1878 un jeune homme de presque vingt ans, Juif de Pologne. La Pologne de manière générale et la ville qu'il habite en particulier souffrent d'un mal difficilement curable : y vivent des Polonais, des Allemands, des Russes et des Juifs, qui parlent tous une langue différente et ne se comprennent pas. C'est dans ce contexte qu'il créée une première langue auxiliaire, ayant vocation à faciliter la communication entre locuteurs natifs de langues différentes. Mais cette volonté de faire communiquer les peuples est à l'époque assez connotée et, lorsqu'il part faire ses études en Russie et confie le manuscrit à son père, celui-ci le brûle par crainte de la police tsariste.
C'est à son retour qu'il créée une nouvelle version de la même langue, pas totalement identique, dont il publie les premières bases en 1887 : l'espéranto ! Le succès est fulgurant auprès des amateurs de volapük et, dès 1888, le club de volapük de Nürnberg se mue en un club d'espéranto ; ce sera le premier d'une longue lignée.
La recette est la même que pour les tentatives précédentes : agglutination, vocabulaire roman suppléé par d'autres langues européennes quand nécessaire, morphologie minimaliste, nombreux affixes dérivationnels. Mais visiblement, Zamenhof a su trouver le bon dosage de chacun de ces éléments et le succès ne se dément pas.
Il est vrai qu'au premier abord, la langue est rudement bien pensée. Les substantifs se terminent en -o (patro, mano, filio, gramatiko), un -j marque le pluriel (unu mano, du manoj) et un -n marque le COD (mi vidas mian patron). Les adjectifs se terminent en -a et utilisent le même système (viro = homme, vira = viril, mi vidas du manojn virajn). Dans les verbes, le temps est marqué par un suffixe unique et c'est tout : présent (mi vidas, vi vidas, li vidas, etc.), passé (mi vidis), futur (mi vidos), infinitif (mi vidas la kato trinki). Enfin, il est possible de créer plein de nouveaux mots sur une même racine avec tout un tas d'affixes : vulpo « renard », vulpido « renardeau », vulparo « meute de renards », vulpejo « terrier de renard », vulpego « gros renard », etc.
Bref, que des qualités ! Si du moins on se contente de la propagande des espérantistes qui se gardent bien de présenter tout le détail de la langue à ceux qu'ils essayent de convertir. Nous allons donc voir que, quoique clament ses partisans, l'espéranto ne remplit pas les objectifs qu'il s'est fixé.
Échec critique à votre jet de sagesse.
Zamenhof avait trois objectifs en tête : créer une langue universelle, simple et parfaitement régulière. Nous allons voir qu'il s'est foiré lamentablement sur les trois points.
L'universalité, tout d'abord. C'est un vœu pieux. Il est parfaitement impossible de créer une langue qui soit familière et donc facile à appréhender par des locuteurs du monde entier ou même ne serait-ce que des principaux groupes linguistiques. En effet, la diversité des langues est telle qu'elles en deviennent tout à fait irréconciliables.
Il y a bien quelques universaux mais c'est trop peu pour en tirer un système complet, d'autant qu'il s'agit généralement de considérations assez obscures. Par exemple, on sait que toutes les langues du monde qui font la différence entre plusieurs genres grammaticaux (masculin, féminin, etc.) font aussi la différence entre plusieurs nombres (singulier, pluriel, etc.). Ou encore, toutes les langues possèdent des mots pour dire blanc, noir et rouge, même quand elles n'ont pas de mot particulier pour décrire les autres couleurs. Avec ça, on est bien pour parler des fuites urinaires de Tata Germaine…

La simplicité, ensuite. Passons bien vite sur le fait qu'une langue agglutinante n'a rien de simple pour un locuteur de langue isolante, comme le chinois. La grammaire de l'espéranto est indéniablement extrêmement rapide à apprendre. Là où la langue pêche, c'est au niveau de la compréhension. Il est possible de combiner absolument tout et n'importe quoi et la dérivation du vocabulaire est fortement encouragée, ce qui implique de devoir déconstruire les mots qu'utilise son interlocuteur. Par exemple, diseriĝi signifie « se désintégrer » et est composé de dis-, préfixe marquant la séparation, -er-, suffixe de l'unité constitutive, -iĝ-, suffixe de transformation et -i, marque de l'infinitif. Vous avez bien lu, il n'y a pas de radical. En français, ça donnerait *distomir. Avouez que ce n'est pas exactement simple à analyser…
Ensuite, le régime des verbes est impossible à déterminer : il n'est pas possible de savoir si un verbe sera transitif ou intransitif ou encore quelle préposition il faudra employer avec : faut-il dire « aller au coiffeur » ou « aller chez le coiffeur », en gros.
Enfin, il n'est pas possible de deviner si une racine est verbale ou nominale. Ainsi, la racine martel- est nominale, on dit martelo « marteau », alors que la racine seg- est verbale, segi signifie « scier » et il faut lui adjoindre le suffixe d'outil pour obtenir segilo « scie ».
De manière générale, l'espéranto a l'air globalement simple — je dis globalement, parce qu'il faut se fader le tableau des corrélatifs — jusqu'à ce qu'on doive se frotter au vocabulaire. J'y reviendrai dans la section suivante.
La régularité, enfin. Si un espérantolâtre essaye de vous convertir, il va nécessairement vous dire à un moment donné ou à un autre « il n'y a pas d'irrégularité en espéranto ». C'est — des — conne — ries ! Prenons un par un les gros échecs de Zamenhof en termes de régularité.
Numéro un : les pronoms personnels. Tous les noms, les adjectifs et les pronoms forment leur pluriel par l'adjonction d'un -j (la patro, la patroj)… sauf les pronoms personnels qui ont des formes variables, comme dans les langues indo-européennes : le pluriel de li, c'est ili.
Numéro deux : les corrélatifs. Ce sont toute une série de petits mots formés par un jeu de meccano : tio = « ça », kio = « quoi », kiu = « qui », kie = « où », kies = « de quoi », ties = « de ça », tie = « ici ». C'est vachement synthétique et le tableau est parfaitement cohérent… sauf avec le reste de la langue. Ainsi, le suffixe -e y marque le lieu, alors que dans tous les autres mots, il marque les adverbes de manière : la viro « l'homme », vire « virilement ». Du coup, la manière est exprimé par le suffixe -el dans les corrélatifs : kiel « comment ». Autre exemple, les corrélatifs ont un suffixe -es pour marquer la possession. D'une, la possession est normalement marquée par la préposition de (la mano de la viro) ou la forme adjectivale des pronoms personnels (mia mano), de deux, tous les autres suffixes en -s (-as, -is, -os, -us) servent à conjuguer les verbes, ce qui en fait une incohérence compte double, bien joué !
Numéro trois : le vocabulaire. Alors là, c'est le grand n'importe quoi. Déjà, à force d'emprunter des mots aux langues indo-européennes, ce qui devait arriver arriva, on a des racines différentes ayant le même sens : on a regi « gouverner » mais reĝo « roi » ou encore meti « mettre » mais permesi « permettre ». Par exemple, manuskripto devrait se dire *manoskribito. Ensuite, des mots dérivés ont été empruntés aux langues d'origine au lieu d'être dérivés des racines existantes : studi donne studento, le suffixe -ent- n'existant pas dans la langue. Ou pire : fido « foi » devrait donner *fida « fidèle » en toute logique… mais non, on dit fidela. Bref, c'est le bordel…
Parce que l'idée de base n'était pas si con…
Il est vrai que la communication internationale est un joyeux bordel. Au sein de l'Union Européenne, la nécessité de traduire toute la législation et toute la documentation dans absolument toutes les langues officielles des états membres génère une dépense inouïe. Alors oui, une langue commune à tout le monde serait bien utile.
On pense évidemment à l'anglais. Mais l'anglais étant la langue maternelle de certains et pas d'autres, il y a un déséquilibre préjudiciable à la bonne entente entre les peuples, sans compter les implications nationalistes qu'il y a à décréter que la langue d'un peuple est celle du monde entier.
Alors voilà. Il faudrait une langue qui ne soit celle d'aucun peuple, qui soit bien documentée et permette de tout exprimer sans exception, qui soit évolutive et si possible qui soit familière à une partie de ses locuteurs. Et cette langue est toute trouvée : c'est le latin.
Plus personne ne parle latin comme langue maternelle donc pas de jaloux. La langue est extrêmement riche et permet aussi bien de raconter des blagues de cul que de parler de thermodynamique. Le Vatican montre jour après jour qu'il est assez facile de créer des mots latins pour toutes les nouvelles réalités technologiques et sinon, le latin antique ne dédaignait pas les emprunts aux langues étrangères. Enfin, la quasi totalité du vocabulaire technique des langues du monde étant en latin ou en grec latinisé, on ne devrait pas être dépaysés au moment d'apprendre le vocabulaire qui dépasse le stade anal. Et petit bonus : contrairement à l'espéranto, le latin permet aussi de s'ouvrir à presque toute la littérature et toute la science de l'Europe du IIIe siècle avant JC au XVIe siècle après.
J'irai même plus loin. Ce n'est pas tant le latin classique, assez formalisé, qu'il faudrait utiliser, que le latin médiéval du XIIe siècle. Celui-ci est plus souple, utilise des tournures plus modernes et a fait la preuve de son efficacité comme langue internationale puisque c'était la langue de communication des étudiants et des scientifiques de toute l'Europe, y compris ceux dont la langue maternelle n'était pas romane. Et s'il s'avère que le système est trop complexe au quotidien, la solution est toute trouvée : Giuseppe Peano a inventé en 1903 le Latino sine flexione, une transformation minimale du latin visant à faire disparaître les déclinaisons et le gros de la conjugaison en les remplaçant par des structures syntaxiques. Voyez vous-mêmes.
Latino es lingua internationale in occidente de Europa ab tempore de imperio romano, per toto medio aevo, et in scientia usque ultimo seculo. Seculo vigesimo es primo que non habe lingua commune. Hodie quasi omne auctore scribe in proprio lingua nationale, id es in plure lingua neo-latino, in plure germanico, in plure slavo, in nipponico et alio. Tale multitudine de linguas in labores de interesse commune ad toto humanitate constitute magno obstaculo ad progressu.
Alors hardi, mes amis ! Faisons du latin médiéval la langue officielle de l'Union Européenne et de l'ONU et boutons l'anglois de ce rôle !
Commentaires
Si vous n'êtes pas anglophobe, voici un peu de lecture complémentaire : http://www.xibalba.demon.co.uk/jbr/...
L'auteur manque parfois d'objectivité : un certain nombre de ses arguments sont difficilement recevables dans la mesure où ils partent du principe que le système majoritairement isolant de l'anglais est ce qu'il y a d'universellement le plus simple, position discutable.
Cependant, la critique présente l'avantage d'être réellement exhaustive et, par ailleurs, met en lumière combien l'espéranto est fortement inspiré par le polonais que parlait Zamenhof et les langues slaves voisines.
Interesting ! And I understood Latino sine flexione ! Cool ;-)
Très bonne analyse de l'esperanto. Je suis d'accord avec tout ce que vous avez écrit, même sur le latino sine flexione. Il y a aussi le "interlingua" qui est pareil au latino sine flexione, mais plus moderne et dynamique.
[Pro le sequente message, essaya assumer un pronunciation italianesc o hispanesc.]
Comburer tote le esperantistas?! Isto es un poco drastic, nonne? Quanto a me, io me senti obligate a exprimer mi respecto pro le successo relative del communitate esperantista: illes ha succedite a injectar un vitalitate real in iste linguage artificial, in despecto de su obvie defectos e manco de attractivitate esthetic.
Ben, como anque Carlos ci supra ha signalate, il existe un interlingua melior, illo de IALA, publicate primo in 1951 como linguage de scientia, e postea disveloppate per un micre, ma real communitate de parlantes, unite in un organisation (le Union Mundial pro Interlingua) que provide conferentias, litteratura, education e communitate. E iste interlingua equalmente es un lingua vive; nos parlantes lo appella "nostre belle lingua" perque nos pensa que se tracta de un idioma multo elegante.
In loco de prender "tal qual" le vocabulario del latino classic, le interlingua de IALA ha essite derivate systematicamente del major linguas moderne de Europa. Cata vocabulo que iste linguas possede in commun ha essite reducite a un forma prototypic que representa le origine de tote le variantes national del parola in question. Interlingua representa assi le vocabulario international que omne linguas de Europa ha incorporate: informacija, informatie, informaçao, etc. deveni simplemente: information. Ben que interlingua non ha impossibile ambitiones de "universalitate", in un contexto europee illo securmente pote esser considerate como neutral.
Me sembla que iste "latino moderne international e simplificate" deberea esser un melior candidato pro devenir le successor del latino classic o medieval in Europa. Si vos ha succedite a comprender lo que io ha scribite, vos poterea esser jam convincite de su efficacitate.
Jam cognitus eram de Interlingua at tibi gratias ago quod eam patefecisti ad ceteros lectores. Revera, mox utor latina lingua in labore meo, quare latina forma aliqua sine flexionibus mihi semper videtur clauda. Praeferrem latinam linguam cum flexionibus at simplicioribus factis atque fortasse cum simpliciore syntaxe etiam.
Exempli gratia, ablativum plurale semper -bus finiret : non diceretur "dominis" vel "nautis" sed "dominobus" et "nautabus". Scripturus sum aliquo die articulum quoddam de re.
De esperanto, unum tantum dicam : jocus erat ! Me non piget ut linguam male factam inter se loquantur sed ut vellent ista fiat lingua communis Europea !
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Parce que tout le monde n'est pas familier du latin, voici une traduction en français.
Je connaissais déjà l'interlingua mais merci de l'avoir présenté aux autres lecteurs. En fait, j'utilise souvent le latin pour le travail, ce qui fait qu'une forme de latin dénuée de flexion me semble toujours boiteuse. Je préférerais un latin avec des flexions, mais simplifiées et éventuellement une syntaxe plus simple aussi.
Par exemple, l'ablatif pluriel se finirait toujours en -bus : on ne dirait pas "dominis" ou "nautis" mais "dominobus" et "nautabus". (Note aux non latinistes : les mots des autres catégories ont déjà une désinence -bus à ce cas, consulibus, arcubus, rebus, ce qui ferait donc une désinence unique pour tous les mots.) Un de ces quatre, j'écrirai un article sur la question.
Quant à l'espéranto, je ne dirai qu'une seule chose : c'était une blague ! Ça ne me dérange pas qu'il parlent une langue mal foutue entre eux, ce qui me dérange, c'est qu'ils veulent que cette saleté devienne la langue commune de l'Europe.
PS : comment êtes-vous tombé sur cet article ? Ça m'intéresse.
Ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Le mieux est souvent l'ennemi du bien.L'espéranto est la seule langue internationale construite à partir des racines les plus internationalisées et les moins nombreuses qui est parlée par plusieurs centaines de milliers de personnes. Avec un système de 40 affixes le nombre de mots construits par agglutination est très élevé. Pour l'Académie des Sciences en 1924 c'est un chef d'oeuvre de logique et simplicité.
Les 95% de la population mondiale qui n'ont pas appris la langue nationale hégémonique au berceau ont intérêt à la diffusion d'une langue internationale construite dix fois plus facile ou efficace et 100 fois plus juste ou équitable.
Petite question sur le latin. Il est enseigné dans les lycées et universités depuis 2000 ans dans un très grand nombre de pays. Pourtant comme langue de communication orale ou encore sur Wikipedia, il est derrière l'espéranto qui n'est pas enseigné officiellement sauf en Hongrie. Cependant l'espéranto est parfois présenté comme la dernière langue romane puisque les racines latines, qui sont très présentes aussi dans les langues germaniques et slaves, prédominent en compagnie des racines grecques. Beaucoup de latinistes sont partisans de l'espéranto. Pour info voir espéranto sur Wikipedia.
Remarque sur les trois difficultés relevées de l'espéranto.
1-Tableau des pronoms personnels sujet et complément + adjectifs et pronoms possessifs:
nombre d'éléments à apprendre en espéranto (Eo): 10 (y compris le réflexif si= se (fr); anglais: 30.
2-Tableau des corrélatifs: 14 éléments(5+9) à apprendre en E° pour obtenir 45 (5X9) mots finaux obtenus par la logique. Les irrégularités sont très nombreuses pour les langues nationales. Un truc pour les apprendre: partir de la série des ki ( interrogatifs): kiu= qui (u et i inversés); kio= quoi (idem i et o; kia = quel (a = finale adjectif); kiOM= cOMbien? om prononcé omm; kiES = à qui EST CE?; kiAM= quANd, WhEN, WANN (le -N est utilisé pour différencier l'accusatif; donc il est transformé en -M); KiE pour le liEu (en= WhEre); la voyelle de la maniEre est utilisée pour kiEL commEnt?; celle de la cAuse est utilisée pour kiAL.
Pour les autres on peut penser à K-I-T-CH-e-N.
I pour les indéfinis (D irgend = quelconque) Iu = quelqu'un etc.
Ti pour les démonstratifs (fr tel = tia; en that = tio ...;
Chi (pr. Tchi) pour les collectifs: chacun = chiu; en= each
NENI = forme négative comme en fr nul; en nothing; de= niemals
3- Le vocabulaire est créé à partir des racines les plus internationales et des affixes. Vous avez relevé les quelques cas qui peuvent poser problème aux espérantophones eux-mêmes. Ces difficultés tombent progressivement par l'usage des formes les plus logiques donc d'une plus grande internationalité. Je ne compare pas au double clavier roman germanique des racines anglaises ce qui en double le nombre sans parler de la prononciation qui double encore la difficulté.
Trois difficultés de l'Eo qui peuvent être donc surmontées facilement
Un petit proverbe pour la fin quand à la comparaison des langues:
Quand je me regarde je me désole,
Quand je me compare, je me console
Désolé d'être aussi brutal mais votre réponse est totalement hors sujet.
Mon article n'a pas vocation à comparer l'espéranto à l'anglais mais à démontrer que l'espéranto ne respecte pas son cahier des charges : il est plein d'incohérences — c'est normal dans une langue naturelle mais inacceptable dans une langue inventée de toute pièce et qui se veut logique — il comporte de nombreuses difficultés — que la plupart des espérantistes refuse d'admettre — et il est totalement européano-centré — on repassera pour l'universalité.
Si vous voulez une langue réellement simple et pas trop mal foutue du point de vue de la cohérence — bien qu'il reste encore du travail — et de l'universalité, allez jeter un œil au toki pona.
je reviens sur les dernières remarques:
"L'espéranto a plein d'incohérences": une langue construite doit trouver des compromis entre ses divers objectifs: simplicité (nombre de racines relativement peu élevé); régularité maximale; clarté; très grande; stabilité du noyau de la langue; internationalité; diffusion; une grande partie des incohérences dont vous parlez vient de la nécessité de cette synthèse.
"Il comporte de nombreuses difficultés". Oui, mais 5 à 20 fois moindres que pour la langue hégémonique.
"il est totalement européano-centré". Non quand au système généralisé des affixes et des racines invariables , système proche des langues agglutinantes et isolantes parlées majoritairement en Asie et en Afrique.
Je vais jeter un oeil au toki pona mais je pense personnellement que la place est prise pour la langue internationale construite comme pour la langue nationale hégémonique.
Je termine avec le grand écrivain Tolstoï:""Les sacrifices que fera tout homme de notre monde européen en consacrant quelques temps à l'étude de l'espéranto sont tellement petits, et les résultats qui peuvent en découler tellement immenses, qu'on ne peut pas se refuser à faire cet essai."