Ces films qu'on pensait être des navets mais qui finissent par relever (légèrement) le niveau
Par Taniouchka le 7 juillet 2014, 01:00 - Lien permanent
— Attention —
Ce guide s'adresse particulièrement à ceux qui n'ont pas peur d'utiliser deux heures pour un film qui ne sera jamais un chef-d’œuvre. Je ne vous mentirai pas, il y a mieux à regarder mais, si vous êtes insomniaque, si vous cherchez un film plutôt neutre ou simplement si vous souhaitez élargir votre horizon cinématographique, voici une liste non-exhaustive, triée par intérêt.
Je ne sais pas vous mais j'ai développé la mauvaise habitude de regarder un film ou une série pendant les repas ou en cas d'insomnie, depuis que je vis seule. C'est la raison pour laquelle je me suis souvent retrouvée comme une idiote, devant mon PC, à chercher quelque chose à me mettre sous la dent. En général, ça commence toujours de la même façon :
- je fais le tour de ma bibliothèque en me repassant mentalement chacun des fichiers, espérant le déclic, qui bien sûr, n'arrive que rarement ;
- une fois que je suis certaine que je n'ai pas envie de regarder la saison 3 de Community pour la sixième fois et que j'ai déjà décortiqué Le Prestige en long et en large, j'ouvre un onglet Allociné par pure inertie ;
- et comme d'habitude, je m'y perds mais je finis par dénicher un film qui « pourrait faire l'affaire » et je lance ce dernier en téléchargement.
C'est à force de répéter ce petit manège plusieurs fois par semaine que je peux maintenant vous présenter une liste — oui, encore ! — de ces quelques films sans prétention qui tirent leur épingle du jeu. Si vous n'êtes pas allergiques au cinéma français et aux romances un peu vues et revues, vous devriez trouver de quoi agrémenter une nuit peu productive…
GENRE A : je veux un film pas prise de tête mais quand même soigné
Warm Bodies
Réalisé par Jonathan Levine.
Avec Nicolas Hoult, Theresa Palmer, Analeigh Tipton.
Sorti en 2013.

Le pitch. R. est un zombi tout ce qu'il y a de plus conventionnel. Il est blafard, ne se lave pas, mange ce qu'il trouve parmi les pauvres rescapés de la catastrophe mondiale et marche aussi vite que Mamie Gervaise dans ses jours de pleine forme, soit une vitesse de pointe de 4 km/h tout de même. Un jour qu'il faisait tranquillement ses emplettes sur un groupe de survivants dans la pharmacie du coin, R. ne résiste pas à l'envie de grignoter un petit morceau de cerveau, parce qu'il paraît que c'est la partie la plus savoureuse. Sauf qu'en agissant ainsi, il s'imprègne des souvenirs et des pensées de son repas… Un repas plus mort que vif, certes, mais un repas qui avait une copine blonde qu'il aimait de tout son petit cœur. Arf.
Pourquoi regarder ce film ? Pour son ambiance, déjà. On est plutôt éloigné du film gore comme Shaun of The Dead qui, bien qu'humoristique, ne s’appuie pas (que) sur la quantité d'hémoglobine pour dépeindre une « société » de morts-vivants au bord de l'ennui le plus mortel (arf arf). La musique a été choisie avec soin, avec des clins d’œil à la musique pop des années 80 (John Waite) mais aussi des plus classiques (Bob Dylan, Guns'n'Roses et The National). En effet, R. est le seul zombie du monde à faire la collection de vinyles parce que ça rend « plus vivant ». Si la fin est très conventionnelle, Warm Bodies reste une bonne surprise, pour sa capacité à recycler une histoire d'amour et de différences vue et revue, sans verser dans la chantilly dégoulinante. Et si ça reste si sympa à regarder, c'est sûrement parce qu'on nous épargne les discours traînant en longueur pour laisser le spectateur décider si cette histoire est malsaine au possible ou juste légitime.
Happiness Therapy
Réalisé par David O. Russel.
Avec Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Robert de Niro.
Sorti en 2013.
Le pitch. Patrick Solatano a un gros problème. Depuis que sa femme Nikki l'a trompé avec un vieux professeur de géographie bedonnant sur la musique de leur mariage, il a pété un câble et a été diagnostiqué bipolaire. Son séjour en hôpital psychiatrique lui aura valu de perdre son boulot, sa maison et sa femme. Réfugié chez ses parents, il emploie toute son énergie à trouver un plan d'attaque afin de reconquérir le cœur de Nikki. Tout allait plus ou moins bien, jusqu'à ce que sa voisine, tout aussi borderline que lui, décide de s'en faire un ami… Et de lui forcer la main si ce dernier se rebiffe.
Pourquoi regarder ce film ? Il y a quelque-chose de réjouissant à voir ce binôme assorti dans la folie, tenter de s'entraider — tout en se donnant des coups — pour s'en sortir et faire face à l'avenir. D'autant plus si ce couple est campé par Bradley Cooper, hystérique et borné, et Jennifer Lawrence, nymphomane et manipulatrice. Si le film est lent par moments, la globalité du film reste intéressant dans sa façon de traiter la limite entre ce qui est pathologique et ce qui est la seule réponse à la douleur que l'on ait pu trouver. Mention spéciale à une scène de danse terriblement embarrassante… Donc géniale.
HS : Lawrence n'a jamais été aussi sexy qu'en Miss Cinglé. Je dis ça, je dis rien.
« La seule façon pour toi de rejoindre la folie était de faire une vraie folie toi-même. »
Patrick
GENRE B : je veux une comédie déjantée
Ted
Réalisé par Seth Mc Farlane.
Avec Mark Wahlberg, Mila Kunis, Joey Starr (version française).
Sorti en 2012.
Le pitch. John Bennett a eu la chance de sa vie lorsqu'une bonne étoile a exaucé son vœu de lui offrir un ourson en peluche qui resterait son ami pour la vie. Baptisé Ted, l'ourson est désormais doué de parole et a fait vœu de rester près de John pour l'éternité. Oui mais voilà, trente ans plus tard, Ted est un pote parfait pour fumer des spliffs et ramener des nanas aux soirées mais John a grandi et n'arrive plus à concilier l'amour qu'il porte à son ours et celui qu'il a pour Lori, la femme de sa vie.
Pourquoi regarder ce film ? Passé le moment de surprise, « putain, un ours qui se fait des rails de coke et qui emballe les filles à la supérette, mais wat ! », Ted est une comédie américaine plutôt réussie. Ça signifie donc qu'on a l'équation humour douteux + fausse impolitesse + happy end mais qu'importe, nous étions prévenus dès les premières minutes du film. Pour un ours en peluche qui se veut déluré, il ne craque pas ses coutures en vain et l'ensemble permet de passer un moment sympa. Attention, il est plutôt de bon ton de ne pas regarder ce film avec ses grands-parents. J'aurai prévenu.
Monstres Academy
Réalisé par Dan Scanlon.
Avec Eric Métayer, Xavier Fagnon, Jamel Debbouze, Catherine Deneuve.
Sorti en 2013.

Le pitch. Razowski et Sulli, les deux monstres attachants du premier volet Monstres et Compagnie, n'ont pas toujours été le meilleur binôme de l'histoire des monstres lorsqu'il s'agit de terrifier des gamins ni les meilleurs amis du monde. À vrai dire, lorsqu'ils étaient plus jeunes, ils étaient même en compétition directe et n'hésitaient pas à s'enfoncer des bûches dans les roues. Alors comment sont-ils devenus des colocataires et des légendes vivantes ? En gagnant ZE concours, grâce à la troupe de monstres les moins doués de l'université Monstres Academy.
Pourquoi regarder ce film ? Parce qu'il détend. Si de base, vous n'aimez pas les films animés, ce n'est pas la peine d'essayer. Mais pour les autres, découvrez un film plus mature et plus travaillé que son aîné, ce qui en fait l'exception qui confirme la règle du premier meilleur que le second. Bien qu'il vise de manière évidente un jeune public, Monstres Academy propose une histoire sympathique à souhait, qui renouvelle bien évidemment les classiques du genre avec le thème omniprésent de l'intégration étudiante mais fourmille d'idées géniales en matière de péripéties. C'est joli, sans être gnangnan, c'est tout public sans être débilitant, c'est énergique sans être poussif. En bref, un petit film à garder sous le coude pour faire passer les coups de mou et les heures creuses.
GENRE C : Je suis plus sérivore que cinéphile
Broadchurch
Réalisé par Chris Chibnall.
Avec David Tennant, Olivia Colman, Andrew Buchan.
Sorti en 2013.

Le pitch. Une petite ville reculée sur la côte anglaise. Rien ne prépare ses habitants, qui se connaissent tous, à être confrontés au drame, à la suspicion et aux chiens de chasse de la presse britannique, lorsqu'un petit garçon, Danny Latimer, est retrouvé assassiné sur la plage. Deux commissaires sont alors chargés de l'enquête, deux commissaires que tout oppose : si le premier, récemment muté, aspire à briser le verni de cette communauté pour arriver à ses fins, le second, ancien commissaire en chef du village et résident depuis plus de vingt ans, doit lutter contre le voile de partialité qui menace de faire chuter l'enquête. Au prix de douloureuses découvertes…
Pourquoi regarder cette série ? Si David Tennant et Olivia Colman, en rôles-titre, sont bien évidemment les protagonistes, la famille de la victime comme les habitants, pris individuellement, sont tous les « héros » de cette tragédie. Dans une atmosphère automnale, cette série ne repose pas sur l'action pure mais sur la psychologie et ce à différents niveaux : qu'il soit question de la psychologie des survivants, comme de la psychologie victimologique, chaque strate libère des informations sur la place que prend la confiance, le doute ou encore le déni au sein d'une communauté, comme d'une famille. C'est cet aspect-là qui rend cette série véritablement extraordinaire, malgré le côté confidentiel du synopsis. En contraste total avec des séries comme Criminal Minds ou NCIS, la caméra se veut témoin des états d'esprits fugitifs et non compagne des coups d'éclats, dans un climat de mélancolie et de suspicion qui met parfois plus mal à l'aise que la simple vue du cadavre d'un enfant.
Sword Art Online
Réalisé par A-1 Pictures Studio.

Le pitch. Kazuto Kirigaya est un adolescent plutôt talentueux en terme de jeux vidéos. Alors, lorsque Sword Art Online, le premier MMORPG qui utilise la technologie du Nerve Gear, un système de réalité augmentée, est annoncé, le jeune homme fait forcément parti des chanceux qui auront la primauté de se connecter. Devenu Kirito sur SAO, Kazuto reprend ses bonnes habitudes de soloter, évitant les foules et rasant les spots d'xp avant que les autres n'aient la même idée. Tout se passe à merveille jusqu'à ce qu'une anomalie empêche les joueurs de se déconnecter. C'est alors que le Maître de Jeu fait son entrée en scène et annonce à une foule de joueurs terrifiés qu'ils ne peuvent plus fuir de son monde, à moins qu'ils ne finissent le jeu en arrivant victorieux du 99ème palier et ce en gardant en tête que leur mort en ligne correspond à leur décès effectif dans le monde réel…
Pourquoi regarder cette série ? Avis aux amateurs d'anime, celui-là n'a pas la prétention d'être aussi mature que Lain ni d'être aussi populaire que des titres comme Elfen Lied mais propose une histoire et des personnages de bonne facture, qui rendent le concept viable. On aura droit à de jolies scènes de combat, à des boss bien moches et sombres comme il faut et à un bourgeon de philosophie sur ce qu'est la vie réelle : implique-t-elle d'être physiquement présent ou les souvenirs suffisent-ils ? Les héros de l'histoire auront bien le temps de répondre à cette interrogation durant les années que dureront leur captivité…
Ainsi s'achève ce petit descriptif non-exhaustif de ces films et séries qu'on n'aurait peut-être pas regardé de soi-même mais qui, sans doute, vous permettront de meubler une soirée. Bon visionnage, si l'un de ces titres retient votre attention, et n'hésitez pas à faire part de votre avis ou à donner des exemples à vous ! Je suis en recherche perpétuelle… Ainsi va la vie d'étudiante… Comment ça, je ne fous jamais rien !?