[Brève] 10 techniques pour passer un an en Nouvelle-Zélande sans améliorer son anglais
Par Yyrkoon le 29 février 2016, 01:00 - Lien permanent
La Nouvelle-Zélande, c'est vraiment un pays formidable. Les paysages sont magnifiques, et en plus, c'est ultra-facile d'y aller grâce au visa vacances-travail. Il y a cependant un problème majeur, c'est un pays très majoritairement anglophone, et y passer un an pourrait bien réussir là où quinze ans de cours ont échoué : vous apprendre l'anglais.
Et croyez-moi, vous ne voulez pas ça : s'il y a bien une chose dont on est certain qu'elle fait partie de l'identité nationale française, c'est bien qu'on est nuls en anglais. C'est bien pour ça qu'il existe une frontière entre les Belges, les Suisses et nous. Imaginez-vous revenir bilingues, tous vos amis se détournant du mec pédant que vous êtes devenu : l'horreur !
Heureusement, il existe un certain nombre de techniques qui, appliquées avec précision, vous permettront de limiter au maximum vos contacts avec l'allophonie, et de garder intact votre précieux accent franchouillard. Laissez-vous guider !

1) Partir entre Français
Que ce soit en couple, entre amis, ou même avec des inconnus, tout est mieux que de partir seul ! En effet, une fois seul, vous allez être obligé de lier contact avec des étrangers, qu'ils soient Kiwis ou d'autres voyageurs, et dans ce cas — malheureusement — l'anglais s'impose la plupart du temps... Vous ne pourrez même pas utiliser votre mauvaise maîtrise de la langue comme excuse pour ne pas parler : les gens sont beaucoup trop aimables et feront beaucoup d'efforts pour vous comprendre !
2) Acheter ou louer un van
Le van, c'est vraiment idéal : pour peu que vous soyez en couple ou entre potes, les interactions avec le monde extérieur sont limitées au maximum. Nul besoin de parler au chauffeur de bus, au réceptionniste de l'auberge ou aux autres voyageurs : vous partagez votre voyage à deux et n'êtes forcés de parler anglais qu'en de rares occasions : contrôle technique, supermarché...
3) Rester en contact permanent avec la mère-patrie
Il est très important pour ne pas perdre son français d'utiliser toutes les technologies possibles pour ne pas perdre une miette de ce qui se passe en France. Une heure de Skype, 50 messages sur Messenger et autant sur WhatsApp, un statut Facebook et une retransmission d'émission française par jour, c'est le minimum.
4) Rechercher les Français partout où on va !
Heureusement, vous n'êtes pas le seul Français en Nouvelle-Zélande. Lors d'une randonnée, dans une auberge, dans les domaines : ils ne sont pas difficiles à trouver ! Même s'ils sont de moins en moins à arborer la moustache et le béret, ils sont en général déjà en train de parler français entre eux. Dans le cas improbable où ils seraient en train de parler anglais, pas d'inquiétude : leur accent devrait les trahir. À partir du moment où vous les avez trouvés, faites bien attention à ne jamais les perdre et voilà une belle soirée entre Français qui s'annonce (le fromage et le saucisson en moins).
5) À défaut, se rabattre sur les autres francophones.
Belges, Suisses, Québécois sont plus rares que vos compatriotes, mais peuvent vous sauver la vie dans une auberge remplie de Teutons. Ils peuvent parler anglais à votre place. En plus, vous pourrez vous libérez de toute la frustration induite par les multiples blagues sur votre accent, en vous moquant du leur !
6) Faire toutes ses réservations via Internet
Internet, c'est magique : on remplit un petit formulaire, on rentre les coordonnées bancaires, et hop, la croisière, le bus, l'auberge sont réservés ! Pas besoin de téléphoner, de se rendre à l'office de tourisme ou sur place... Parfait si vous utilisez la fonction traduction de Google Chrome.
7) Éviter le stop, le couchsurfing, le wwoofing, HelpX...
Tous ces réseaux d'entraide font certes économiser beaucoup d'argent, mais c'est comme vendre votre âme au diable : ils vous obligent à sortir de votre bulle confortable et à discuter avec la personne qui vous prend en stop ou vous héberge. Vous pourriez découvrir que les locaux sont hyper-sympas et finir par les préférer aux Français. Mais là, finie l'exception culturelle !

8) Trouver un travail sans contacts humains
Les voyageurs en vacances-travail trouvent en général du boulot dans deux champs : l'agriculture et l'hôtellerie-restauration. Préférez cette première : c'est la garantie d'un boulot répétitif, donc sans besoin de communication avec le patron, ou pire encore, des clients !
9) Suivre assidûment le groupe « Français en Nouvelle-Zélande »
Vous recherchez un covoiturage, voulez faire une sortie ou désirez savoir le prix du ferry entre Wellington et Picton ? Évitez à tout prix la recherche Google (le site d'Interislander est en anglais !) et posez la question sur le groupe Facebook. Il y a quelques autres solutions, tels que la page « Communauté Française de Nouvelle-Zélande » ou le site PVTistes.net mais faites attention à ne pas utiliser « Backpackers New-Zealand » ; tout le monde y parle anglais (ou parfois allemand ce qui est pire).
10) Écrire soi-même sur un blog…
… des articles en français, exclusivement destinés à la communauté francophone du pays : voilà une bien belle façon de perpétuer cet état de fait si confortable !
J'ai bien conscience que ces techniques ne sont pas faciles à appliquer : acheter un van, par exemple, n'est pas à la portée de tout le monde. Cependant, si vous y parvenez, alors il est bien possible que vous retourniez en France sans amélioration notable de votre niveau d'anglais, et ça, ça n'a pas de prix ! La prochaine fois, on verra les meilleures astuces pour apprendre l'allemand en Nouvelle-Zélande.
