Clone moi si tu peux…


Stealth Inc. 2 est un puzzle platformer à l’ambiance sympathique, doté d’une histoire anecdotique mais qui suffit à justifier les pérégrinations de votre personnage. Vous incarnez un clone (que l’on nommera John McLone histoire de remplir le quota blagues pourries de cette review) issu d’une chaîne de production d’un laboratoire dont la seule occupation de ses employés est de concocter des salles de test vouées à exterminer vos petits camarades de la manière la plus sadique qui soit (lasers, roues dentées et écrasements sont bien évidemment au menu). Pourquoi ? Dans quel but ? On ne le saura jamais (et honnêtement, on s’en tamponne un peu).

John est le malheureux clone choisi par Malcolm, un employé zélé qui n’est vraiment pas content d’être deuxième au classement des scientifiques qui ont buté le plus grand nombre de ces petits rats de laboratoire. Il est à une unité de rejoindre son grand rival et décide donc de lancer une dernière extermination avant de rentrer chez lui rejoindre Bobonne et Rex suite à une bonne journée de travail. Vous vous en doutez, il regrettera vite son geste car vous n’êtes pas un clone comme les autres. Non, vous, vous êtes le clone supérieur, le pontife de l’évasion, l’ayatollah de la discrétion, le Michael Scofield des laboratoires et vous allez lui mener la vie dure en vous frayant un chemin à travers tous les pièges qui vous attendent.

Voilà donc la justification trouvée par les développeurs pour vous faire enchaîner des puzzles tous plus retors les uns que les autres. Pas de panique cependant, la difficulté monte crescendo et les salles sont groupées autour d’un thème commun. En effet, afin de permettre de varier les plaisirs et de ne pas tomber dans la routine, tous les dix puzzles, le gadget utilisé par John changera. Chaque accessoire ayant une fonctionnalité bien précise (création d’un clone, contrôle d’un ennemi, etc.), la physionomie et la philosophie des salles s’en trouveront drastiquement modifiées. Pour chaque groupe de salle, les premiers puzzles vont vous permettre de prendre en main votre nouveau joujou puis de vous lancer dans le grand bain avec des tests bien plus chiadés. Les niveaux les plus avancés restent cependant très abordables par le joueur moyen si l’on ne cherche pas à obtenir le rang S car les checkpoints sont nombreux et on peut mourir indéfiniment. Obtenir le meilleur grade est cependant une autre paire de manches car il faut à la fois réaliser un chrono inférieur à un temps donné, ne jamais mourir et ne pas se faire repérer (ou se faire repérer un minimum de fois dans certains cas particuliers). Car oui, l’infiltration est de mise dans le jeu et il faut constamment se servir des ombres et plates-formes bloquant le champ de vision de vos ennemis. Vous l’aurez compris, vouloir finir le jeu à fond fait entrer celui-ci dans une autre dimension et ne sera pas à la portée de tout le monde.

Chérie, ça va sproutcher…

Rassurez-vous, les salles ne s’enchaînent pas bêtement, mais sont réparties par zones dans un hub assez massif et agréable à explorer, qui représente un puzzle à lui tout seul. Car en plus de devoir fouiller pour trouver chaque niveau, des costumes sont cachés un peu partout et vous demanderont une exploration poussée si vous souhaitez tous les collecter. C’est un petit plus toujours appréciable pour les complétionnistes, qui augmente un peu plus la durée de vie déjà fort honorable du soft. En ligne droite, sans se soucier des rangs et de l’exploration, il faudra compter moins d’une dizaine d’heures. Comptez cependant une bonne quinzaine d’heures pour faire le tour complet du jeu.

Les ombres et lumières font partie intégrante du jeu, il est important de s’en servir pour se planquer.

Stealth Inc. 2 est donc un excellent représentant des puzzle platformers qui mérite sa place dans la ludothèque des amateurs du genre. La difficulté est correctement calibrée, l’exploration du monde principal très agréable et le rythme suffisamment marqué pour ne pas lasser le joueur. L’ambiance globale du jeu, enfantine et rigolote malgré le fond du sujet, est très agréable et on se prend à rire aux messages de Malcolm qui s’énerve quand on réussit un puzzle ou a contrario se moque quand on s’éclate comme une bouse dans un jeu de scies. Une franche réussite, un peu chère au prix d’appel de 15€, mais qui mérite le détour.